#Edito

Les loisirs sont en danger mais pas le divertissement…

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S’il y a un personnage qui doit tomber du bateau c’est à coup sûr Madame Loisir. Et qui reste sur le pont ? Et bien Monsieur Divertissement ! Tout content de sauver sa peau dans un monde en profonde mutation. Cet édito rebondit sur le podcast «  Sous contrainte » publié sur Novethic. 

La parole est donnée à l’anthropologue Fanny Parise. La chercheuse tire un constat clair : "la société de la classe de loisirs n’existe déjà presque plus". Alors quoi faire ? "Repenser nos vieux modèles", dit-elle. "On doit remettre en question notre foi aveugle dans la croissance et la consommation à outrance."  Elle questionne la place et la nature du temps libre dans nos sociétés occidentales. Fini les piscines, les golfs, les spas... la société occidentale de loisirs est frappée de plein fouet par la sécheresse intensifiée par la crise climatique. Dès lors, l’avènement du "non agréable" menace l’ensemble de nos modes de vie. C’est un constat et il est clair et limpide.

Mais quid du divertissement représenté par les plateformes de streaming, les réseaux sociaux et le monde du jeu ? Qui lui est bien puissant et tout aussi inquiétant et énergivore. Il est l’illusion consentie dans laquelle l’existence s’égare au point de perdre le sens de ce qui importe le plus pour elle : la réalité. 

Pourtant contrairement aux spas, piscines, golfs et consorts, son effet dévastateur sur l’environnement et la santé mentale passe crème. Donc si les loisirs, parce qu’en danger, doivent évoluer vers de nouveaux imaginaires, que dire de «  l’entertainment » véritable pollueur qui pourrait aussi nous plonger vers le «  non-agréable » comme l’explique Fanny Parise. Et puis comme disait Blaise Pascal : “Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre”. Et cela n’est pas forcément une contrainte…

Écrit par

Gaël Clouzard