#Edito

La sobriété c’est aussi du progrès

#Edito

Le « black Friday » arrive ! Ce symbole d’une consommation frénétique ne s’est jamais aussi bien porté. Pourtant nous sommes en droit de nous demander si ce type d’évènement qui rend gloire au consumérisme n’est pas devenu ringard…

 

Toute l’année le monde du commerce, à coût de stratégie marketing et matraquage publicitaire, met en avant sa transition inclusive et écologique. Toute l’année, il s’évertue à démontrer qu’il a changé et qu’il ne sera plus jamais comme avant. Sur certains points, c’est évident. Nous ne vivons plus et nous ne consommons plus de la même manière. Certes, la transition ne va pas assez vite mais nous devons prendre ce qu’il y a à prendre puis avancer.

 

Le problème c’est que chaque année un évènement, icône de la surconsommation et importé des Etats-Unis, est devenu global. Le Black Friday fait exploser toutes les promesses de changements entrevus dans les messages adressés aux consommateurs et aux citoyens. Le vendredi noir et son avalanche de prix bas exacerbent le besoin de consommation des individus. Telle une injection de dopamine, il excite la convoitise à bas prix au mépris du bon sens tourné vers un esprit de sobriété qui n’est en rien une forme de décroissance. Il faut donc changer la dopamine et le titre ci-dessous est une solutionFlèche vers le bas avec un remplissage uni.


 

La sobriété c’est cool !

 

Et bien voilà un récit qui pourrait faire la différence ! La sobriété c’est cool car elle ne change pas nos habitudes quotidiennes et surtout augure un avenir positif. Désormais, c’est ça le progrès ! Elle propose un nouveau regard sur notre consommation sans pour autant niveler notre confort vers le bas. Nous devons aller vers plus de sobriété dans notre façon de consommer et trouver un chemin vers une économie plus circulaire, c'est-à-dire une économie qui utilise davantage les ressources au lieu de les extraire, de les utiliser et de les jeter pour finir par être bradées de 50 à 70% sur une plateforme de e-commerce. Et c’est la base si nous voulons mener notre transition écologique tout en préservant notre prospérité et nos libertés. Il n’y a rien de « punitif » dans ce discours. Bien au contraire.

 

Je vous donne un exemple : Si demain nous passons à la consigne au lieu de l’utilisation de bouteilles en plastique pour notre consommation de boissons. Cela va-t-il réellement changer notre quotidien? Réutiliser une bouteille n’est-il pas un geste plus réconfortant que de jeter une bouteille en plastique dans une poubelle ? 

 

Et si on décide de garder une année supplémentaire voire plus son objet numérique, plutôt que de baver devant le dernier modèle avec un rabais de 60%, cela va-t-il chambouler votre vie ? Vous plonger dans une profonde dépression ? Non, clairement pas… En ce qui concerne la modération de nos consommations, il est nécessaire de réfléchir à nos besoins et aux modes de consommation qui les accompagnent. Il ne s'agit évidemment pas de rentrer dans une logique de privation systématique et de refuser toute forme de consommation ou d'innovation sans distinction. Au contraire, il s'agit de se demander : de quoi avons-nous vraiment besoin ? Comment répondre à ces besoins en utilisant une logique de limitation des ressources et de l'énergie ?


 

Et pour être très clair : la sobriété n’est pas un synonyme de décroissance… c’est du progrès pour tous ! La nuance doit l’emporter sur l’extrême. C’est le seul moyen d’avancer ensemble. Toujours et quel que soit le sujet…

 

Gaël Clouzard

Écrit par

Gaël Clouzard