#Edito

Joyeux fêtes les indigènes ! Euh pardon, je voulais dire les racisés…

#Edito

Lundi 16 décembre 9h30, conférence de rédaction hebdomadaire de goodd. Autour de la table Lou, Joffray, Pierre-Antoine, Matthieu et moi-même. Nous débriefons des articles publiés, des prochains à venir, des statistiques, de ce que l’on pourrait améliorer en 2025. Et puis naturellement nous décidons de faire le dernier édito goodd sur la fin de l’année et la nouvelle qui arrive. L’idée est de rester dans un ton optimiste et inspirant car telle est la raison d’être du média. 10h15, fin de la conf de rédac, j’ouvre mon téléphone pour regarder mes messages et dans la foulée je vais faire un tour sur Twitter*. Et là je tombe sur un tweet de la député EELV Sandrine Rousseau qui écrit ça  : 


A la lecture de ce message, je sens comme une sorte d’angoisse coléreuse monter en moi. Je soupire, je colle mon dos dans le fauteuil et je lève la tête au plafond. Je digère et j’essaye de comprendre pourquoi une fois de plus l’appellation « racisé » accompagnée « d’ultra-marins » me met hors de moi pour qualifier des Comoriens et des Mahorais. Déjà il me touche directement. Je suis métisse avec une culture créole. Je me sens donc directement visé, mis dans une case et différencié. Pourquoi ce besoin permanent de ramener un humain à sa race biologique et créer une différence avec les blancs ? N’est-ce pas là un privilège de blanc, pour reprendre la rhétorique de la gauche progressive, que d’opposer en permanence le « nous » et les « autres » comme vient de le faire Mme Rousseau ? 

 

Comment ces personnes politiques, parfois plus proches des influenceurs que des élus, ne peuvent-elles pas comprendre que la race n’est ni objective, ni biologique mais juste une idée construite servant à indexer, catégoriser et exclure. C’est une nouvelle forme de discrimination et de hiérarchie sociale qui s’installe tranquillement dans nos mœurs. Elle enferme l’individu dans sa carnation et l’empêche de s’émanciper. Surtout, elle fait dire une chose très claire : la race naît du racisme et non le contraire. 

 

Nous devons être tous capables de dépasser cet imaginaire qui est tout sauf un progrès. Nous ne sommes plus des « damnés de la terre** » ni moi, ni les comoriens et encore moins mes compatriotes de Mayotte. Ce temps est révolu et nous devons poser un imaginaire autour de la liberté individuelle. Et cela commence par une reconnaissance en tant qu’être vivant sans couleurs, sans race, et sans religion. C’est aussi ça se battre pour la liberté et surtout contre les nouveaux racistes.  Et cela fait partie de notre raison d’être.

Mais terminons sur cette fameuse note positive évoquée avec la rédaction : goodd vous souhaite de belles fêtes, un joyeux noël, plein d’amour et un passage en 2025 à la hauteur de vos espérances. Merci de nous lire et de nous suivre.