#Edito

Il n’y a pas que les jeunes qui vont sauver le climat

#Edito

Une des plus grandes impostures intellectuelles de ces vingt dernières années est de faire croire que les jeunes vont sauver le monde de la menace du réchauffement climatique. Il faudra un jour se demander d’où cette charge mentale massive a-t-elle été attribuée, sans sourciller, aux futures générations. Est-ce la volonté de refiler la patate chaude en mode, c’est votre problème ou alors sommes-nous déformer par une société tournée vers le jeunisme qui les représente comme des personnes agiles, matures et tout le « bullshit » marketing des marques et des publicités ? Surement un truc entre les deux…

Passionnée, névrosée, combative, les deux pieds sur terre et la tête dans l’écran, la jeunesse est en première ligne pour défendre le climat et sa biodiversité. Du moins une partie de cette jeunesse. Mais a-t-elle la maturité et la raison pour se battre seule contre le plus gros défi que l’humanité n’est jamais eue à affronter ? A-t-elle conscience de devoir être aidée ou se sent elle toute puissance pour pointer du doigt les boomers, invectiver les institutions et fantasmer une révolution au lieu d’œuvrer pour une évolution même radicale ?

Au-delà de ne pas leur rendre service, le réchauffement climatique est une défaite collective. Sa victoire ne peut donc être que collective. Indexer l’autre en permanence et vociférer sur l’urgence climatique tout en arguant que rien n’est fait ne reflète pas la réalité. Cette émotion et cette colère qui habillent la jeunesse militante et écologique doivent être accompagnées par la raison et l’expérience des générations précédentes. Travailler ensemble, regrouper nos forces et canaliser l’énergie des plus jeunes pour les rendre encore plus puissants doit être le fil rouge des prochains débats et revendications. Car si les militants de base promptes à s’indigner à la première occasion continuent de le faire pour soulager leur conscience. Les fameux boomers (les mauvais vieux) feront ce qu’ils savent faire, c’est-à-dire se défendre et faire preuve d’un déni bien ancré dans leur imaginaire. Et on est bien au-delà d’une idéologie politique.

Le vent doit tourner car chaque génération doit transmettre et sensibiliser l’autre. L’acceptation de l’autre avec ses revers et ses succès est la solution…

Écrit par

Gaël Clouzard