#Edito

Il faut continuer d’expérimenter

#Edito

On n’est pas prêt !  Cette phrase revient très souvent pour qualifier les actions des villes contre l’urgence climatique. Et oui c’est vrai. Malgré le constat implacable, les villes ne sont pas prêtes à supporter le choc climatique qui est déjà là et ne va faire que s’amplifier. Et ce ne sont pas les nouveaux aménagements urbains comme les grandes dalles épurées et d'îlots de fraicheurs qui vont changer la donne. Pourtant il se passe des choses.

La volonté des maires de jouer un rôle significatif dans la résolution des problèmes les plus urgents de leur cité suggère qu’un des moyens d’inverser le cours du changement climatique est de se concentrer sur l’expérimentation et l’innovation. Au lieu d’essayer de mettre en œuvre de grands projets ambitieux, les villes et les communautés peuvent continuer à montrer la voie par l’expérimentation.

Maintenant, quand on parle d’expérimentation, à quoi cela rime-t-il ? On parle de tester en ville un nouveau dispositif, plus théorique que pratique et peu voire pas du tout utilisé dans d’autres villes. L’expérimentation représente une opportunité de répondre à des problématiques de fond (pollution, réchauffement climatique, traitement des ressources, congestion, autonomie alimentaire, sécurité) en testant et en validant des innovations directement dans nos rues.

Conteneurs pour faire pousser des fraises, toilettes publiques recyclant l’urine en fertilisant, composteurs électromécaniques de biodéchets, dispositifs de sécurité végétalisés ou capteurs de qualité de l’air : les pistes à explorer sont nombreuses pour transformer durablement nos villes. 

On peut dire que les grandes villes sont déjà à l’œuvre mais l’expérimentation doit passer le cap pour introduire une transformation qui ne se contente pas de tester uniquement les composteurs et autres végétalisations de centres-villes. 

L’expérimentation de solutions innovantes et temporaires est une méthode qui fonctionne uniquement si elle s’en donne les moyens : pour être pérennisée (ou non), elle doit associer les citoyens, la science, l’innovation, faire l’objet d’une évaluation et être suivie d’effets. Alors, elle peut devenir une étape incontournable vers la résilience et permettre aux villes de s’adapter au contexte du changement climatique. 

Pour résumer, l’écologie des années 70 c’est bien, mais désormais on a besoin d’une écologie des années 2030. Car il va falloir au-delà de la sobriété, nous protéger et adapter nos infrastructures. Bientôt, on ne dira plus "couvre-toi il fait froid” mais “couvre-toi il fait chaud”…

Écrit par

Gaël Clouzard