Il y a deux semaines, Bordeaux a vécu au tempo d’un grand souffle venu du large. Pendant plusieurs jours, le festival Ocean Days a transformé la promenade Sainte Catherine de Bordeaux en un véritable laboratoire d’idées, de rencontres et d’expériences autour d’un même horizon : la protection de l’Océan. Bien plus qu’un simple rendez-vous festif, l’événement a affirmé son ambition d’être une plateforme de sensibilisation, de mobilisation et de co-construction, mêlant savoirs, émotions et envies d’agir. goodd revient sur un festival pensé et organisé par une marque. Un élément assez rare pour être relevé…
Par Eric Espinosa
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Les débats ont été d’une densité rare. Scientifiques, activistes, artistes, entrepreneurs et citoyens s’y sont croisés pour questionner notre lien à l’Océan, partager les dernières connaissances sur la biodiversité marine ou alerter sur les dangers de la pollution plastique. « Nous voulons décloisonner l’écologie. Sortir du cercle des experts pour montrer que protéger l’Océan, ça nous concerne tous, peu importe notre âge ou nos connaissances », explique Nicolas Thyebaut, co-fondateur de Nomads Surfing et artisan du festival.
Ocean Days n’a pourtant rien d’un colloque austère. Dès les premiers pas, la scénographie originale et en étage a plongé les festivaliers dans un univers à la fois poétique et engagé : installations sonores reproduisant les chants des baleines, expositions lumineuses évoquant les abysses, projections à ciel ouvert ou bien encore une structure de pieuvre géante sur une façade. Tout a été pensé pour susciter l’émotion, créer un lien intime avec ce monde marin souvent invisible. « Notre ambition est simple : mieux connaître pour mieux protéger », insiste, auprès de goodd, Nicolas Thyebaut. « Si l’on veut que les gens changent leur rapport à l’Océan, il faut leur donner des raisons de l’aimer, de le comprendre et de s’en sentir proches. »
La programmation a ainsi multiplié les formats pour mieux toucher chacun : conférences et tables rondes, ateliers participatifs, documentaires coups de poing, mais aussi concerts avec Flavia Coelho et DJ sets qui ont offert une respiration festive tout en célébrant l’Océan autrement. Cette diversité a permis de faire se rencontrer des publics variés, du simple curieux au passionné d’écologie, dans un même élan collectif. « Les marques doivent être des acteurs à part entière de la transition, pas juste des sponsors qui apposent un logo », soulignait encore Nicolas Thyebaut, rappelant le rôle moteur de Nomads Surfing, marque co-organisatrice, dans ce projet.
Un festival qui prolonge l’engagement de la marque
Car pour la jeune entreprise bordelaise, le festival est bien plus qu’un outil de communication : il est le prolongement naturel d’une raison d’être. Réinventer la manière de consommer, de produire et même de vivre le surf pour en faire une activité alignée avec la protection de l’Océan, voilà leur pari. « Nous pensons que le surf ne peut plus être déconnecté des enjeux environnementaux », affirme le co-fondateur, ajoutant que cette vision trouve tout son sens dans Ocean Days, devenu un catalyseur d’initiatives locales et un point de rencontre pour une communauté partageant les mêmes valeurs. “Notre engagement part d’un amour profond pour l’Océan, mais aussi d’un besoin de réinventer notre manière de consommer, de produire et de penser notre sport. Nous croyons que les marques ont un rôle à jouer dans la transition, non pas en tant que simples sponsors, mais comme parties prenantes actives d’un écosystème durable. Ocean Days incarne ce lien entre passion, responsabilité et impact.. Pour résumer, c'est désormais l’entreprise qui soutient la marque en mettant en avant sa raison d’être. A prendre en exemple…
Et c’est pas fini !
Preuve que l’histoire résonne bien au-delà des vagues girondines : un documentaire diffusé récemment sur Netflix a raconté le parcours des trois amis à l’origine de Nomads Surfing. Bien plus qu’un outil de valorisation, ce film documente leur volonté de « montrer qu’on peut entreprendre différemment, avec des valeurs fortes et une vision long terme. Ce documentaire, comme notre festival Ocean Days, participe à construire un récit positif autour de l’écologie, où l’engagement devient une aventure collective. », confiait Nicolas. Un récit qui inspire, à l’image du festival lui-même, qui a su semer, chez de nombreux festivaliers, l’envie d’agir à leur échelle.
Ocean Days s’est refermé il y a peu, mais a laissé derrière lui un parfum d’optimisme et une certitude : à Bordeaux, et bien au-delà, la mobilisation pour l’Océan se nourrit autant de connaissances que d’émotions partagées. Et déjà, beaucoup promettent de revenir l’an prochain, pour continuer à apprendre et défendre cet immense patrimoine bleu dont dépend notre avenir.