#Créativité

Burger King manque de maturité, Capital prend ses lecteurs pour des mafiosos et LVMH en pleine schizophrénie climatique

Parce que la pub n’est pas pour un entre-soi. Et que si on ne la comprend pas intensément, sans contexte, sans dossier de presse, c’est de la mauvaise pub. Parce que la pub doit parler au consommateur, le faire rire, rêver, l’émouvoir. Pas juste flatter le Directeur Artistique, faire marrer le Community Manager ou le concepteur rédacteur. Parce que la pub manque cruellement de mots normaux, et d’humilité pour regarder correctement le monde d’aujourd’hui. Pour toutes ces raisons, goodd va poser son regard sur l’univers de la publicité qui est un véritable reflet de notre société. 

 

Par Dyssia Hayat

ODD N°13 : mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques

 

 

Junk pub de Burger King

C’est vrai qu’ils sont un peu cons ces jeunes aussi. Vous croyez quoi, hein, les loosers ? Allez, on arrête les conneries et au turbin là, bande de feignasses ! Parce que vous allez finir comme tout le monde, avec une vie d’une tristesse infinie, à vous lever à 7h du mat’ tous les jours pour vous compresser le corps entier dans le métro avant d’aller bosser. Alors, autant vous faire à l’idée (et rien à voir avec le chanteur) dès maintenant. 

Voilà, ça c’est de la bonne com’, bien terre-à-terre ! C’est pas comme si c’était fait pour vendre du rêve la pub, ça se saurait. Ridiculiser sa cible, dans un monde déjà bien déprimant, ça c’est disruptif ! 

Ah pardon, on n’avait pas bien compris l’idée en fait ? C’était pour aider les étudiants en leur proposant une voie accessible et fiable ? Aaaah ok ! Nan parce qu’on avait vraiment l’impression que vous vous foutiez de leur gueule en fait. La prochaine fois, « dans le doute », mettez plutôt « en attendant », ça passera mieux.


 

Le mystère de Capital

Au premier coup d’œil, et aussi au second pour être honnête, on s’est demandé pourquoi Don Corleone lisait Capital. Ou plutôt, pourquoi Capital voulait nous faire croire que Don Corleone lisait Capital. 

Parce qu’on ne va pas se mentir, ça a beau interpeller, c’est un peu réducteur comme cible. Et puis, on a découvert une seconde affiche. Et là, on a compris. Et on s’est dit que c’était cool d’utiliser l’IA pour booster la créativité, mais que ce serait quand même pas mal de repasser derrière, histoire d’aligner le bon slogan avec la bonne image.  

(Havas Paris)

 

 

Louis Vuitton ou La schizophrénie du changement climatique, scène 2, Acte I.

 

Créatif 1 : et si on mettait une belle montagne enneigée dans le fond, ce serait hyper beau, avec Rafael et Roger. Et puis, ça fait nature, c’est hyper « Core Values », on adore. 

Créatif 2 : ouais mais on vend des t-shirts, du coup… 

Créatif 1 : Et ben, on va en mettre un avec des manches longues. 

*Applause*

Créatif 3 : Et si on mettait juste du soleil. 

Créatif 1 : C’est hasbeen le soleil. On fait de la mode, darling

Créatif 2 : Et sinon, les sacs Vuitton pour aller faire de l’alpinisme, on est sûr ? 

Créatif 1 : Oh là là, mais il comprend rien, c’est i-co-nic ! C’est Annie Leibovitz qui va faire les photos s’teuplé ! 

Créatif 3 : Ah ok. 

 

Écrit par

Dyssia Hayat