S’il y actuellement quelque chose de pourri au « royaume » du France c’est la montée d’un sentiment de solitude, qui touche désormais 12% des Français et alimentée par un isolement relationnel. C’est ce qui ressort de l’étude annuelle de la Fondation de France sur le sujet. Mais au-delà du constat, il existe des solutions mises en lumière dans l’étude de la FdF et goodd préfère se focaliser dessus…
Paradoxe d’une société hyperconnectée, l’humain n’a jamais autant eu d’outils et de projets pour communiquer et il ne s’est jamais senti aussi seul… Pourtant il existe des remèdes et des actions concrètes pour « désenclaver » des personnes seules malgré la technologie et la multitudes de services et de canaux de communication. Menée en collaboration avec une équipe de recherche (Cerlis et Audencia) et le Crédoc.
Cette étude de la Fondation de France confirme l’ampleur de la solitude dans le pays : en 2024, 12 % de Français se trouvent en situation d’isolement relationnel, à savoir qu’ils n’ont aucun réseau de sociabilité. Le sentiment de solitude quant à lui continue d’augmenter puisqu’il touche 1 personne sur 4 et ce chiffre atteint un pic notable chez les jeunes actifs âgés de 25 à 39 ans : plus d’1 sur 3 se sent particulièrement seul, soit deux fois plus que les 60-69 ans.
Des solutions concrètes pour sortir de cet isolement
Pour lutter contre l’isolement relationnel et pour la revitalisation du lien social il faut agir sur les principaux facteurs aggravants de l’isolement. Apporter des solutions concrètes, comme la mise en place de lieux d’entraide, l’accès à diverses activités culturelles et sportives, la création de logements solidaires est devenue une évidence. Les exemples ci-dessous permettent d’inspirer au travers d’initiatives qui ont fait leur preuves :
Un lieu d’accueil pour les familles monoparentales
Moi et mes enfants (Paris) accompagne les parents seuls, en particulier les mères de famille, dans le rééquilibrage de leurs temps de vie professionnel, personnel et familial. Activités à destination des familles, lieu de coworking, de garderie, évènements sur mesure… Les espaces créés par l’association ré-enchantent le quotidien de plus d’un millier de familles depuis quatre ans.
Les activités pour (re)créer du lien social auprès de personnes en situation de précarité
Autremonde (Paris) propose des activités culturelles et sportives, des maraudes ou encore des formations pour favoriser la rencontre et le partage entre les personnes (salariés, bénévoles, personnes accueillies…). Des permanences sont aussi organisées pour aider les personnes en recherche d’emploi dans leur démarche.
Un café associatif et un laboratoire numérique sur un territoire rural
Situé au cœur d’une forêt à la croisée de l’Oise et de l’Aisne, l’Hermitage (Autrêches) est un tiers-lieu dédié à la transition écologique, énergétique et sociale. Il abrite un café associatif, accueille chaque semaine une distribution alimentaire, dispose d’une ferme maraîchère et d’un laboratoire consacré à des projets numériques… Ce lieu aux activités variées contribue à améliorer le vivre-ensemble entre les habitants du territoire.
Des colocations mixtes et solidaires
Caracol (sur tout le territoire) transforme des lieux inoccupés en colocations temporaires et interculturelles entre personnes de différents âges, origines et parcours. Ces colocations offrent la possibilité pour beaucoup de vivre dans un cadre agréable et équilibré pour un prix abordable.
Sport et bien-être pour accompagner les femmes en situation de vulnérabilité
La Fraternité Belle de Mai (Marseille) permet aux femmes en situation de précarité et d’isolement de participer à de nombreuses activités dans le domaine du sport et du bien-être : cours de yoga, randonnées, découverte de la ville à vélo… Les activités proposées encouragent les participantes à faire des rencontres, à renforcer leur confiance en elles et leur autonomie.
Quatre grands enseignements ressortent de l’étude :
1 Sensibiliser à la solitude et à ses manifestations au quotidien pour mieux les déceler :
2 Encourager les personnes seules ou isolées à se faire accompagner :
3 Prendre en charge la solitude et l’isolement en toute saison :
4 Promouvoir une approche intersectorielle impliquant l’ensemble des parties prenantes de l’intérêt général afin de lutter efficacement contre l’isolement, la solitude, et leurs conséquences.
Au-delà des solutions une question empirique se pose sur nos sociétés actuelles et à venir : le numérique amplifie-t-il notre solitude ou est-il un remède ? That is the question. Mais avec déjà un premier constat, nous sommes seuls ensemble et il va falloir y remédier.