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Une nouvelle « devise » vient de frapper à la porte des Marseillais. Son nom est Sauvage et sa mission est de consommer local, réduire les déchets et préserver la nature. Son ambition ? Créer un nouveau tissu économique et social en phase avec son environnement… goodd est allé à la rencontre de ses créateurs dans la cité phocéenne. 

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« J’peux pas j’ai ramassage de déchets ». Avouons que le jour où la dépollution remplacera la piscine comme parangon de l’excuse mytho, le nouveau récit aura remporté une belle victoire. L’espoir fait vivre et il passe forcément par la démocratisation culturelle et structurelle de ce qui encore aujourd’hui relève de la bonne action sporadique. Car qui joint régulièrement en réaction à sa consternation spontanée, l’action immédiate de ramasser les déchets à ses pieds ? Ou encore d’y consacrer son temps libre en participant aux nombreuses opérations organisées par des associations environnementales spécialisées ? Malheureusement trop peu de monde. Pourquoi ? Peut-être parce que sans carotte, le Sapiens fait son lapin et ne sort pas de son terrier, laissant la responsabilité du ramassage à l’autre. En l’occurrence les pouvoirs publics ou les associations.

Acheter une bière avec des Sauvages

C’est justement pour permettre un donnant-donnant attractif que l’association provençale Sauvage Méditerranée lance une nouvelle monnaie inédite afin de pouvoir payer en déchets ramassés dans la nature. Goodd a testé à Marseille, à la brasserie Zoumai : pour un sac amené, nous avons pu consommer une bière locale. Nous aurions tout aussi pu choisir un pot de miel, un fromage de chèvre ou une ristourne de 50% dans un magasin de réparation de vélo. Désormais, vous pouvez payer en monnaie Sauvage à Aix-en-Provence et Marseille dans une épicerie de vrac, un fleuriste de saison, un restaurant solaire, une pâtisserie vegan, un magasin de cosmétique zéro déchets et une association qui dispense des formations sur le zéro déchet.

Concrètement, comment ça marche ?  « On obtient la monnaie sauvage en agissant auprès d'associations de protection de l'environnement, elle permet d'avoir des avantages dans des commerces engagés et elle génère un don, que règle Sauvage Méditerranée à partir de l'argent généré par ses ventes de produits à hauteur de 5 euros par pièce dépensée. Les commerçants partenaires respectent les impératifs de réduction de déchets, de réparation », nous explique Sébastien Magnan, président de l’association.

En trois étapes

Quelle valeur ?

« Si l'on théorise un peu la monnaie Sauvage, l'objectif c'est d'indexer la valeur de la monnaie sur la préservation de l'environnement et créer de nouveaux usages et comportements positifs par un levier économique incitatif », complète Emmanuel Laurin, qui a créée Sauvage en 2019 après une traversée de la Méditerranée de 120 km à la nage. Quid de la possibilité de transformer en monnaie les déchets ramassés dans la rue, comme par exemple devant chez soi ? « Cela dépend des associations partenaires et de leur choix ou capacité à établir des points de collecte dans la ville », répond Sébastien Magnan. Le jour où cette option sera possible, ce type de monnaie prendra une toute autre puissance. 

Depuis 5 ans, Sauvage Méditerranée réemploie des déchets sauvages, principalement marins, récupérés par les associations de défense de l’environnement pour démontrer que l’écologie est créatrice de valeur, d’emploi. 

Depuis 2019, l’association aixoise leur a reversé 20 000 euros et a réussi à produire dans son atelier des bijoux, des tableaux et des trophées qu’elle vend notamment en ligne sur son site web. Sauvage Méditerranée a également développé un projet de sensibilisation autour de sa recyclerie mobile, rassemblant des machines miniaturisées et low tech pour aller à la rencontre du public. Chez goodd, nous n’allons pas faire trop de flatteries à Sauvage car cela pourrait s’apparenter à de la fausse monnaie. Mais une chose est sûre, sa valeur est bien réelle et n’attend pas le nombre des années…