#Sciences Humaines

Les Français et les transports alternatifs : être informé ne veut pas dire passer à l’action

Entre aspirations écologiques et défis pratiques, le monde est en mouvement, tant au sens figuré qu'au sens propre. Le transport est devenu un symbole des dilemmes que notre société contemporaine affronte. Face à la montée des préoccupations écologiques, à la nécessaire évolution des modes de vie urbains et ruraux, et à la digitalisation du travail, comment nos modes de déplacement s'adaptent-ils, et comment pourraient-ils évoluer à l'avenir ? goodd se penche sur une enquête baptisée : transport, vers une mobilité durable ? Et réalisée par Immonot, un portail immobilier et notarial…

Cette enquête explore auprès de 700 sondés les questions sur leurs regards de citoyens concernant « Le transport de demain ». Entre tradition et évolution, les aspirations, les inquiétudes et les espoirs des usagers face à l'avenir du transport, la transition est en route, mais difficile de définir son visage. Pourtant, un constat est désormais de mise : les Français savent qu’un changement de leur mobilité est incontournable, mais le passage à l’acte demeure compliqué.

 

Mobilité durable : enjeux, choix et obstacles. 

Dans un monde de plus en plus conscient des enjeux écologiques, la manière dont nous nous déplaçons occupe une place centrale dans le débat public. Selon l’enquête, bien que la voiture reste le principal moyen de déplacement, de nombreux citoyens s'intéressent activement aux alternatives. Cependant, seuls 26% des répondants envisagent concrètement d'adopter un mode de transport plus durable. Ce chiffre, contrastant avec les 77% connaissant les alternatives disponibles, souligne un décalage entre connaissance et action. Les raisons évoquées s'articulent autour d'enjeux économiques (coûts élevés des véhicules et de leur entretien), et écologiques (avantages pour la santé et la planète, réduction des nuisances sonores).


49% des sondés pourraient être incités à utiliser un vélo ou un scooter électrique si leur lieu de travail offrait des avantages tels que des remboursements, ou des espaces de stationnement dédiés

  

Les défis de l'adoption : infrastructure et sécurité. 

Si l'intérêt est bien présent, l'adoption effective de modes de transport alternatifs se heurte à des obstacles concrets. Parmi eux, l'isolement géographique, les limitations des plages horaires des transports en commun, et les défis de recharge pour les véhicules électriques sont en tête de liste. Avec 78% des répondants jugeant insuffisantes les installations actuelles, il est clair que des investissements importants dans les voies cyclables, les zones piétonnes, et les transports en commun sont nécessaires. 

De plus, une préoccupation majeure concerne la sécurité : l'insécurité ressentie face à la cohabitation avec d'autres usagers sur la route, la peur du vol ou des agressions dissuadent de nombreux citoyens. Ces inquiétudes sont renforcées par le sentiment que les infrastructures locales actuelles ne soutiennent pas suffisamment l'adoption des transports alternatifs. Dans un monde post-pandémique où la sécurité est plus que jamais au cœur des préoccupations, ces aspects doivent être adressés avec priorité. 

 

Économie, incitatifs, et attentes vis-à-vis du Gouvernement.

La situation économique actuelle influence également le choix de mode de transport pour 53% des répondants. Le Gouvernement peut jouer un rôle déterminant dans la transition écologique. Des mesures incitatives, telles que les crédits d'impôt, primes ou aides à l'achat, sont plébiscités. Toutefois, le rôle du gouvernement est perçu de manière critique, comme déconnecté des réalités du terrain. Beaucoup estiment que les efforts gouvernementaux manquent d'ampleur, de compréhension des besoins locaux, et ne sont pas suffisamment adaptés, en particulier dans les zones rurales.

 

Nouvelles approches et perspectives d'avenir.

La mobilité partagée apparaît comme une voie prometteuse : 53% des personnes interrogées sont ouvertes à l'idée de partager leur véhicule, et 49% pourraient être incitées à utiliser un vélo ou un scooter électrique si leur lieu de travail offrait des avantages tels que des remboursements, ou des espaces de stationnement dédiés. De plus, le télétravail est perçu par 76% des participants comme un moyen efficace de réduire le besoin de déplacement, suggérant une refonte plus large de nos habitudes de travail et de déplacement à l'avenir. Dans un monde où le digital s'ancre de plus en plus dans nos vies, et où la crise sanitaire a repensé notre rapport au travail, ces tendances pourraient bien s'ancrer durablement.

Cette enquête révèle une population à la croisée des chemins : entre une prise de conscience croissante des enjeux écologiques et des contraintes pratiques qui freinent le changement. Plus qu'une simple évolution des moyens de transport, c'est une transformation globale de notre rapport à la mobilité qui est en jeu. La transition vers des modes de transport plus durables nécessitera une collaboration étroite entre les citoyens, les entreprises et le Gouvernement. 

© Visuel Scott Evans

 

Écrit par

Par Eric Espinosa

ODD N°9 : industrie, innovation et infrastructure

ODD N°11 : ville et communautés durables