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Comment ça marche la renaturation d’une ville ?

Alors que l'objectif national de « zéro artificialisation nette » est atteint, ralentir l'urbanisation et remodeler les villes deviennent deux stratégies essentielles et complémentaires. Leur émergence est exacerbée par des déclins spectaculaires de la biodiversité dans les villes, amplifiés par les impacts du changement climatique tels que les inondations et les îlots de chaleur urbains, et par la détérioration de la santé et du bien-être dans les villes métropolitaines. Au travers du projet européen, Regreen développé  en partenariat avec l’Agence Régionale de la Biodiversité IDF, goodd met l’accent sur l’identification des zones à renaturer. Car la renaturisation, c’est la vie.

Nos villes sont remplies d'espaces inutiles d'asphalte ou de béton où la nature peut reprendre ses droits. Ces sédiments actuellement non quantifiés peuvent être mobilisés pour agrandir des espaces naturels, les relier entre eux, rouvrir des rivières urbaines, restaurer des zones humides et créer de nouveaux espaces naturels.

Pour relever ce défi, les collectivités et leurs partenaires publics et privés ont besoin de localiser les secteurs à renaturer en priorité et de préconisations pour les accompagner techniquement. 

 

LA RENATURATION : DE QUOI PARLE-T-ON ?

La renaturation fait référence au concept général de « restauration d'un écosystème dégradé, endommagé ou détruit par les activités humaines à un état naturel ou semi-naturel ». Longtemps associé à la restauration des espaces naturels dégradés, le concept a gagné en popularité dans les zones urbaines depuis l'introduction de l'artificialisation net-zéro. Dans le cadre de l’objectif zéro artificialisation nette, décliné dans la loi Climat et Résilience (n°2021-1104 du 22 août 2021), la renaturation est définie comme « des actions ou des opérations de restauration ou d’amélioration de la fonctionnalité d’un sol, ayant pour effet de transformer un sol artificialisé en un sol non artificialisé ».


En ville, la renaturation peut prendre des formes extrêmement variées. Parfois confondue avec la désimperméabilisation (qui consiste uniquement à redonner une perméabilité à la couche superficielle du sol), elle implique un retour à la pleine terre et à la fonctionnalité écologique. Les aménagements hors-sols comme les toitures végétalisées, les potagers urbains en bacs, les espaces végétalisés sur dalle, les murs végétalisés modulaires, etc - qui peuvent participer à une meilleure gestion des eaux pluviales - ne rentrent pas dans la catégorie des espaces renaturés.

 

IDENTIFIER LES SECTEURS À FORT POTENTIEL DE RENATURATION

La méthode REGREEN, développée par l’ARB îdF dans le cadre du projet européen éponyme, permet d’identifier les zones de renaturation prioritaires en milieu urbain au regard de trois enjeux majeurs : la reconquête de la biodiversité, l’adaptation au changement climatique, et l’amélioration de la santé et du cadre de vie. Pour ce faire, chacun de ces enjeux a été étudié à l’aide de critères sélectionnés à partir de la littérature scientifique, de nombreux échanges avec des experts et selon la disponibilité des données à l’échelle francilienne :

  •  L’enjeu « reconquête de la biodiversité » cible les zones déficientes du point de vue de la biodiversité via l’étude de la taille des espaces végétalisés ; du pourcentage de couvert végétalisé ; de la présence d’habitats rares.
  •  L’enjeu « adaptation au changement climatique » cible les zones exposées aux effets du climatiques : inondations par crues ; ruissellement ; îlot de chaleur urbain (ICU).
  •  L’enjeu « amélioration de la santé et du cadre de vie » cible les zones vulnérables par leur carence en espaces verts ; la pollution de l’air ; et les problèmes sanitaires liés aux ICU.

Dans une première approche quantitative, sur l’ensemble de l’Île-de-France, la méthode permet d’estimer un total de 30 535 hectares de sites minéralisés potentiellement renaturables, dont 7 016 ha pour lesquels la renaturation apporterait un bénéfice au niveau de la biodiversité, du changement climatique et de la santé. Hâte de voir la suite pour l’ensemble du territoire.

 

RÉUSSIR SON PROJET DE RENATURATION : ÉTAPES ESSENTIELLES

Il est important de revenir sur un ensemble de préconisations et de méthodes mobilisables pour mener à bien son projet de renaturation : quels sont les diagnostics à réaliser au préalable ? Comment restaurer les sols et les communautés végétales ? Quels sont les modes de gestions à adopter pour les espaces renaturés ? Quels sont les outils mobilisables pour les protégés ? Ou encore, quels sont les bénéfices à impliquer la population dans ces projets ? 

 

De nombreux exemples de projets réalisés viennent rythmer et illustrer l’ouvrage, comme la réouverture du petite Rosne à Sarcelles :

Pour en savoir plus :

 https://www.arb-idf.fr/article/projet-europeen-regreen/

Écrit par

Gaël Clouzard

ODD N°11 : Villes et communautés durables

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