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Design : une ruche pour dire je t’aime aux abeilles (cœur sur la main)

La ruche on connaît. Mais la ruche refuge, on connaît moins. Goodd vous explique au travers d’un cas concret ce qu’il en retourne et pourquoi elles sont nécessaires et complémentaires pour les abeilles…

Et les ruches furent. Il y en avait forcément une sur l’arche de Noé entre l’éléphant et le pingouin. Puis l’humain, maîtrisant mieux le sujet des abeilles, décida de fabriquer la ruche refuge ! Et c’est justement un projet design appelé aussi ruche de biodiversité qui a eu les faveurs de la rédaction. Baptisé, en toute simplicité, Refuge, ce concept est l’œuvre du studio Quiproquo qui considère l’environnement et ses acteurs comme point de départ de tout projet. 

 

Cette ruche refuge est adaptée à l’installation d’abeilles mellifères sauvages. « Elle est pensée ici uniquement en refuge visant à développer l’espèce et la pérenniser. Ce qui est intéressant, c’est que l’intervention de l’homme est réduite à proposer un habitat favorable au développement des abeilles. Pas de contrôle de leur santé, de leurs besoins, pas de récolte de miel. » précisent sur leur site Marie Vernier-Lopin et Bastien Phung, designers, céramiste et ébéniste. La création des fondateurs de Quiproquo a aussi été retenue par L’agence 1.618 pour son évènements « Les Nouveaux Luxe » qui sélectionne les plus intéressantes œuvres créatives en phase avec l’environnement et le bien-être.

Au-delà d’un design réussi, ce type de ruche rassemble tous les éléments composant leur habitat naturel. Disposée dans un jardin arboricole ou permacole, chez un particulier ou un maraîcher, la ruche permet la pollinisation des arbres fruitiers et des potagers, augmente la production de fruits, de légumes et développe la biodiversité locale. On peut aussi imaginer ce type de ruche dans l’espace public comme des parcs voire comme outil pédagogique. Son design épuré lui permet de s’insérer dans moult décors, sans jurer. 

 

 

 

 

Des ruches sont indispensables

Parce que l’apiculture est de plus en plus intensive, les abeilles mellifères sont aujourd’hui fragilisées par l’exploitation de l’homme. Il est donc indispensable de créer des habitats dont on ne prélèvera pas le miel (ou alors un ou deux pots pour le plaisir). Selon l’autrice Céline Locqueville, jardinière paysagiste et auteur du livre « Ruches refuges » :  « L’abeille a presque totalement perdu son statut d’animal sauvage et libre. Elle est exploitée par l’homme : les colonies d’abeilles logeant dans des troncs d’arbres creux se font de plus en plus rares. Or, l’abeille est une indispensable pollinisatrice, fécondant les fleurs et assurant presque toutes les productions fruitières et légumières du jardin. »

Cet insecte de la famille des apoïdes ne peut donc pas être parqué selon le bon vouloir de l’activité humaine. Il est important que les abeilles retrouvent leur statut d’animal sauvage. Et si le design peut aider, tant mieux. Après tout, la beauté est censée nous sauver, donc laissons nos émotions esthétiques s’exprimer.

 

Écrit par

Florence Berthier

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