#Innovation

Face au changement climatique, personne ne doit se résigner. C’est en partant d’un de ces postulats que Team For The Planet détecte et veut déployer des innovations qui permettent de lutter contre l’intensité carbone. Le but ? Mettre en orbite des innovations qui vont lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Précisions avec un des cofondateurs Arthur Auboeuf.

Par Gaël Clouzard
Objectifs de Développement Durable : 9 / 13 / 14 / 15 / 17

Quelle structure citoyenne peut se vanter d’avoir fait économiser à la planète plus de 11 millions de tonnes de CO2 et revendiquer une communauté citoyenne de 120 000 personnes ? Ou bien encore d’avoir récolté 24 millions d’euros pour financer des projets d’innovation à fort impact ajouté ? Et bien pas grand monde et parmi ce « pas grand monde » figure la plateforme Team for the Planet. Cette entité de financement participatif s’est donnée comme mission de réduire les émissions de gaz à effet de serre en mettant à contribution les citoyens et les entreprises pour le financement de projets innovants et d’impact : « On avait des choses à dire. Mais compliqué d’avoir de l’impact quand on n’est pas un président ou un milliardaire. On a donc voulu se structurer comme un mouvement citoyen pour générer notre propre impact. » nous explique avec calme et détermination le cofondateur Arthur Auboeuf. Et il précise : « Ce mouvement citoyen permettait aussi de par son ampleur d’attirer les entrepreneurs vers l’open innovation. Car clairement les citoyens ont été décisifs pour interpeller les entreprises qui ne comprenaient rien à nos actions. »

L’open innovation comme fil rouge

Selon la CCI de Paris, en 2003 année de popularisation du terme open innovation, on comptait 200 requêtes sur Google. Nous en sommes aujourd’hui à plus de 600 millions. On peut évidemment parler d’un niveau de maturité populaire et professionnel pour les jeunes entreprises. Le concept d’open innovation est à mettre au crédit du chercheur en innovation à Berkeley Henry Chesbrough. Il aborde le terme dans son ouvrage Open Innovation : The New Imperative for Creating and Profiting from Technology.

L’open innovation consiste, pour une entreprise, à penser son innovation et sa R&D, non plus d’un point de vue fermé, mais en intégrant des collaborations extérieures au département dédié à l’innovation voire avec d’autres entreprises ou partenaires. L’open innovation est au cœur du processus de Team For The Planet : « On a voulu mettre en open source les innovations, détectées par notre comité scientifique, en distribuant une licence après avoir créé des brevets. L’idée était de repartager l’impact entre différents acteurs d’entités différentes » insiste Arthur. Et de rajouter « On ne veut pas retourner dans la roue du hamster et recommencer en permanence les mêmes choses. On se devait de faire évoluer le système du financement participatif en changeant la mécanique de l’Open innovation. Et si pour cela on doit jouer sur le terrain économique. Nous y allons mais avec nos règles ! ». 

Exemples d’innovation financées et déployées. Pour en voir plus c’est ici

Pour Arthur et ses associés comme pour la communauté acquise à leur cause, la puissance de l’entrepreneuriat est avant tout due à sa mise en action. Son aptitude à déployer des solutions, son indépendance politique et financière et sa culture de l’invention sont des outils devant résolument être utilisés pour la sauvegarde de l'habitabilité de la planète, comme expliqué sur leur site. « On veut innover pour tout changer sans pour autant faire la part belle aux techno-solutionnistes. Mais aussi prendre des raccourcis pour avancer et changer les lois et l’innovation tout en faisant évoluer l’éducation » argue-t-il avec conviction. Malgré un discours de rupture, la plateforme ne plane pas et utilise les codes économiques pour rassurer sa communauté de son sérieux. On peut parler d’un nouvel imaginaire bien réel qui utilise le même vocabulaire économique et financier pour donner de la densité et rassurer sur le sérieux et le bienfondé de la démarche. Ainsi les termes actionnaire, investissement et autres mots liés à la finance sont loin d’être bannis. C’est efficace et il faut bien cela pour réunir le 1 milliard désiré qui permettra de déployer les innovations identifiées. 

Arthur ne se considère ni comme un expert en écologie et encore moins comme un militant. Tant mieux sur le dernier point car il préserve son honnêteté intellectuelle. Et c’est sûrement pour cela que nous n’avons pas fini d’entendre parler de Team For The Planet qui a les pieds bien ancrés sur la planète…

©Visuel Linh Nguyen

Découvrez le manifeste de Team For The Planet