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Et si la planification écologique passait par la musique ?

La musique a toujours été au cœur des révolutions sociétales. Elle marque de son empreinte des époques de changements et sert de marqueurs de temps pour s’en souvenir. Donc clairement, la musique a un rôle à jouer et 50 % des français pensent qu’elle peut nous aider à être moins sourds face aux cris de la planète selon un sondage Harman Kardon / YouGov. 

La musique est un catalyseur social. De tout temps, elle a construit et déconstruit des sociétés. Et cette longue histoire est une accumulation de créations et de faits empiriques permettant de dégager un fil conducteur, une logique voire une directionnalité. L’histoire étant un éternel recommencement, l’art de la musique et ses artistes sont mis sur le devant de la scène pour contribuer à la lutte contre l’urgence climatique. L’étude relate que 53% des Français invitent les artistes à s’engager davantage. 

L'environnement est l'un des domaines qui réclament le plus d'actions sociales : environ 50 % des personnes interrogées pensent que la musique a le pouvoir d'aider la planète. À la question de savoir quel aspect spécifique de l'environnement pourrait bénéficier le plus de l'engagement des artistes, 53 % des Français ont cité le réchauffement climatique.

 

Donner le “la”

De l'inégalité raciale aux droits des femmes, en passant par la réforme de la justice pénale  ou bien encore combattre des dictatures, la musique a toujours battu la mesure du changement social, motivant les auditeurs de tous âges à s'engager dans les causes qui leur tiennent à cœur. Dans un monde qui est loin d'être parfait, les possibilités de changements positifs sont multiples - et la musique contribue à la fois en tant que force motrice, tout en écrivant la bande sonore de ce changement. 

 

58 % des Français voient la musique comme un catalyseur de lutte sociétale.

Aujourd’hui, ils sont 54% à écouter de la musique au minimum 1h par jour. Elle occupe donc une place prédominante dans notre vie, et par conséquent, a un impact sur notre façon d'être. Tout le monde sait qu’elle peut créer des émotions puissantes. Qui ne s’est jamais laissé aller sur les notes de sa chanson préférée ; a été ému par un morceau de musique classique ; a pleuré en écoutant une ballade mélancolique ou trouvé un air si entraînant qu'il était impossible de l'oublier? 

La musique aide les gens à ne faire qu’un avec leurs émotions. Mais elle n'affecte pas seulement cet aspect, puisqu'elle a aussi le pouvoir d'influencer notre comportement. En tant que composante naturelle de la nature humaine, elle peut rassembler les gens, les unir autour d'une cause commune. Chaque musique comporte un message, vers lequel nous sommes naturellement attirés. 

 

Environ un Français sur trois a déclaré écouter de la musique à la fois pour se divertir et pour y trouver un sens profond. La musique peut favoriser un sentiment d'appartenance, inspirer de fortes réactions émotionnelles et inciter les gens à agir. C'est pourquoi la plupart des grands changements sociaux ont pris de l’ampleur sous son impulsion. En effet, 58 % des Français affirment qu’elle influence les émotions et les comportements des gens afin de les motiver à lutter pour des sujets de société, et ce chiffre grimpe à plus de 66 % chez les 18-34 ans. En parallèle, 55 % des sondés assurent qu’elle les a aidés à faire face à des événements majeurs (comme le confinement ou la guerre en Ukraine par exemple).

 

Ces artistes qui jouent déjà pour l’écologie

Vous vous souvenez de «  l’hymne de nos campagnes » en 1998 par le groupe Tryo ? A l’époque qualifié de groupe écolo, il n’en demeure pas moins les précurseurs d’une véritable prise de position inexistante pour le grand public il y a plus de vingt ans.

Depuis ils sont devenus légions et des projets artistiques fleurissent partout à travers le monde. Le groupe Shaka Ponk a créé en 2018 le collectif « The Freaks ». Un groupe d’artistes (Matthieu Chedid, Anggun, Soprano, Zazie, Nagui et bien d’autres) engagés œuvrant pour la sensibilisation écologique et le changement de mentalité. 

De l’autre côté de la Manche chez nos cousins anglais c’est le mouvement Music Declares Emergency avec le slogan “No Music On A Dead Planet” qui a vu le jour en 2019. Soutenu par Thom Yorke (chanteur de Radiohead), Massive Attack, Billie Eilish ou Brian Eno, ce groupe d’artistes, de professionnels et d’organisations de la musique se battent pour une réparation du vivant. Ils sont convaincus que la musique peut incarner et encourager la transformation culturelle pour un avenir durable. 

Plus récemment, c’est une ramification française qui voit le jour : Music Declares Emergency France. C’est une déclaration d’état d’urgence climatique et écologique qui acte sa naissance et pose les fondations d’une lutte artistique contre le réchauffement climatique. Soutenue par Hyphen Hyphen, Yaël Naim, Gaspar Claus, Fakear et bien plus encore, cette association s’engage dans un combat environnemental fort qui ne fait que commencer. Tous les acteurs de la filière musicale sont invités à signer la charte MDE et ainsi soutenir ce projet écologique. 

Face à cette nouvelle révolution écologique, toutes les sphères musicales sont concernées par cet enjeu essentiel : sauver notre monde. De la musique classique aux sons électro, chaque univers à son rôle à jouer. La musique suppose un ordre, un rythme, une combinatoire qui créent le temps, le bâtissent, et en appellent à la mémoire. Et comme disait  Henri Bergson prix Nobel de littérature en 1927 : “ Percevoir, c’est se souvenir ”…

Écrit par

Gaël Clouzard

© visuel Mohammad Metri

Sources : 

Etude Yougov pour Harman Kardon

Celles qui osent