Hugo Clément a tort d’essayer d’avoir raison…

“Je suis passé du statut ‘écolo bobo gaucho’ à ‘militant d’extrême-droite’ en 24 heures”. Sur un air de second degré, le journaliste-militant écologiste et fondateur du média Vakita a répondu aux critiques d’une partie de la gauche et des écologistes. Son crime ? Avoir participé à une soirée organisée par le magazine d’extrême-droite Valeurs Actuelles où était présent Jordan Bardella, le président du Rassemblement National. Le journaliste Hugo Clément se retrouve critiqué et accusé de pactiser avec l’extrême droite. Et c’est insupportable pour les militants et médias de gauche, détenteurs du totem écologique…

Alors oui, quand on est de gauche, c’est toujours un peu irritant de voir des personnes qui ont la même sensibilité que vous s’afficher avec un parti d’extrême droite. Mais ne doit-on pas aujourd’hui sortir de ce clivage idéologique pour aller convaincre ceux d’un bord différent du bien fondé de la cause écologique ? 

Il faut du moins essayer. Prendre son bâton de pèlerin et aller défendre sa cause. Il est bien plus facile de rester retranché dans son camp, montrer les autres du doigt, les assigner puis tranquillement aller se coucher en s’estimant satisfait d’être dans le camp du bien. Il ne faut pas oublier que derrière le Rassemblement National il y a désormais environ 23% de l’électorat national (législatives 2022 et présidentielles 2017 et 2022). Une partie du peuple, toutes origines confondues, a viré de bord et clairement abandonné la gauche. Ne pas aller à leur rencontre, c’est les ostraciser et placer au-dessus de l’écologie une idéologie de gauche radicale. Et là, accrochez-vous pour les récupérer… Ces Français doivent être sensibilisés et peu importe les conditions. Et c’est peut-être au travers d’un discours sincère leur étant directement adressés qu’ils prendront conscience que leur salut n’est peut-être pas dans le parti qu’ils soutiennent aujourd’hui.

La priorité est avant tout l’efficacité énergétique et l’intensité carbone. Il faut se focaliser là-dessus et c’est un combat et des objectifs que l’on ne peut atteindre que si le peuple Français est uni et solidaire sur cette question devenue cruciale pour notre avenir. Hugo Clément l’a bien compris. Il doit continuer à porter son message car derrière chaque citoyen, chaque électeur, chaque consommateur, il y a un humain qui doit être sensibilisé et qui doit comprendre l’importance du combat écologique. 

Quant à cette partie de la gauche plus prompte à s’indigner qu’à vraiment bosser le sujet, il serait préférable qu’elle se demande si elle fait partie de la solution ou plutôt du problème… Et puis comme disait Raymond Devos, qui a inspiré le titre de cet édito : « On a toujours tort d’essayer d’avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu’ils n’ont pas tort ! »

Gaël Clouzard